[...] il m'arrive de penser ...

[...] il m'arrive de penser que la terre où je marche, plus sensible que nous mais voilée à nos yeux par notre poussière, s'est imprégnée dans ses profondeurs, des siècles durant, de ces images ignorées de nous, et qu'un jour peut-être des hommes au regard rénové ou munis d'instruments étranges sauront les lire et se pencheront, pensifs, sur elles. A quelques dizaines de mètres à peine de l'avenue à grand trafic, ces lieux sont tranquilles, presque déserts. Rien n'y bouge, on y respire un air immobile, le même, semble-t-il, depuis des siècles. Mais nos yeux ne savent pas reconnaître les signes enfouis.
 Raymond Abellio

Citations liés

Le regard est le reflet de l'âme.
 Thomas Carlyle
Chaque regard que nous portons sur le monde nous permet de voir les choses d'une manière différente.
Nous pouvons avoir tous les moyens de communication du monde, mais rien, absolument rien, ne remplace le regard de l'être humain.
Une femme a besoin de se sentir présente dans le cœur d'un homme, vibrante et croissante ; le regard de l'homme qui l'aime, c'est pour elle le soleil, l'air, l'ombre et la pluie.
 Andrée Maillet

Citations du même auteur

Seuls les faibles me demandent encore ma chaleur. Ils veulent s'y assoupir. Mais ils se trompent sur moi, ils me prennent pour l'enfant que j'ai été. Je n'ai plus de chaleur disponible, je la change toute. Éternels voleurs d'énergie, enfants adultérins de Prométhée, profanateurs du feu dont ils ne dérobent que la fumée charbonneuse ! J'appelle forts ceux qui ne me demandent rien, mêlant à la mienne leur lumière, qui est la même.
 Raymond Abellio
L'état de singe intellectuel a ceci de particulier qu'on s'y connaît de mieux en mieux comme singe. Cet état n'est pas si méprisable. On se sent tellement en avance sur l'immense majorité des mammifères ! Tellement grandi par la sincérité !
 Raymond Abellio
L'odeur de M. L qui imprégnait ma peau se mêlait à l'air vif qui emplissait mes poumons. Est-ce la misère ou la grandeur de l'homme qu'il puisse mettre en balance tout le malheur du monde et le souvenir d'une nuit d'amour ?
 Raymond Abellio
Qu'est-ce qui force l'homme à ouvrir les yeux sinon le besoin de vertige ?
 Raymond Abellio
Seuls les faibles me demandent encore ma chaleur. Ils veulent s'y assoupir. Mais ils se trompent sur moi, ils me prennent pour l'enfant que j'ai été. Je n'ai plus de chaleur disponible, je la change toute. Éternels voleurs d'énergie, enfants adultérins de Prométhée, profanateurs du feu dont ils ne dérobent que la fumée charbonneuse ! J'appelle forts ceux qui ne me demandent rien, mêlant à la mienne leur lumière, qui est la même.
 Raymond Abellio